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Mais où sont donc les Onna-Bugeisha, ces femmes guerrières qui ont marqué de leur empreinte le Japon médiéval ? Issue de la haute société, la femme combattante ou Onna-Bugeisha était une guerrière formée au combat pour défendre famille, maison et honneur en période de guerre.
Elles combattaient alors aux côtés des samouraïs. On est alors bien loin du cliché de la femme japonaise d’aujourd’hui, douce et docile ! De grandes dames du Japon d’antan se sont illustrées par leurs faits d’armes. L’impératrice Jingû fut la première !
A la mort de son époux l’Empereur Chûai, elle s’en alla conquérir la Corée sans qu’une seule goutte de sang ne fût versée (selon la légende). Tomoe Gozen épouse de Minamoto Yoshinaka du clan Minamoto, réputée pour être aussi belle que brave aurait désarçonné plus d’un guerrier.
Elle fut d’un grand soutien pour son époux lors de la guerre de Genpei qui opposa le clan des Minamoto à celui des Taira. Hojo Masako était l’épouse de Minamoto no Yoritomo. Elle était surnommée « le Général en habit de nonne » car une fois veuve, elle devint une nonne bouddhiste, tout en s’efforçant d’assoir sa position et notamment celle de son fil Minamoto no Yorrie en tant que régent du Hojo à Kamakura, capitale de l’époque.
Elle parvient également à changer la condition de la femme en élevant son statut au sein du ménage. Femme de caractère et fine stratège en politique, elle aura été un soutien indéfectible pour son mari dans la gestion du pays. Nakano Takeno du clan Aizu fut une autre de ces femmes d’exception. Elle prit la tête d’une unité de femmes durant la bataille d’Aizu en 1868 et fit face à des milliers de soldats de l’armée impériale japonaise.
Ces femmes hors du commun se battaient pour protégeaient ce qu’elles possédaient. Les Onna-Bugeisha excellaient dans le maniement des armes. Elles apprenaient l’utilisation de la Naginata (arme de prédilection des femmes combattantes) et du Kaiken (poignard utilisé pour les combats rapprochés) ainsi que les techniques du Tanto Jutsu (combat au couteau). Le Tanto avait d’ailleurs une autre fonction en plus de celle d’occire un adversaire.
C’était également une arme réservée au suicide, le Junshi. Si la dame venait à être déshonorée et se retrouvait sans aucun espoir de salut, elle devait alors se servir de son Tanto, toujours caché contre sa poitrine et enfoncer la lame dans sa gorge pour s’assurer une mort propre et rapide.
Il parait difficile de croire qu’en ces temps anciens, la femme japonaise pouvait jouir d’autant d’autonomie que ce soit dans les affaires matrimoniales (droit au mariage consenti, au divorce, à une sexualité plus libre) ou dans le métier exercé ! La montée du confucianisme redistribuera les rôles homme-femme au sein de la société et du foyer ! La femme devient inférieure à l’homme.
La seconde guerre mondiale confirmera cet état en imposant un modèle familial occidental dans les habitations japonaises ! Fin des clans dans lesquels la femme pouvait s’épanouir et trouver sa voie ! Le papa travaille, la maman s’occupe de la maison et de sa progéniture pendant que les enfants grandissent en regardant vers l’avenir…
Pourtant, il y a fort à parier que cette femme guerrière sommeille encore en chaque femme de l’archipel et qu’elle n’attend qu’un signe pour paraître à nouveau !
Marino pour ojapon.com
Publier dans: Histoire japonaise
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