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On ne peut pas penser au Japon sans avoir en tête ces immenses portiques rouges surmontés d’une toiture étroite. Le Torii ou perchoir à oiseaux (ou coqs) est un portail traditionnel japonais.
Il est souvent placé à l’entrée des temples shintoïstes où il figure le passage dans l’univers spirituel. Il sert à séparer le monde physique du monde intemporel.
D’ailleurs, au Japon, avant de passer sous un Torii il convient de vérifier au préalable si le retour se fera sous le même Torii. Cela afin d’éviter de se retrouver piéger dans l’au-delà et de ne plus pouvoir revenir dans le monde matériel.
Bien que leur origine soit assez proche des porches que l’on peut trouver au Népal ou en Inde, les Torana issus du Bouddhisme, il semblerait qu’il soit déjà fait mention des Torii au Xème siècle au Japon.
La légende raconte qu’Amaterasu, déesse du soleil s’étant fâchée avec son frère, resta retranchée à l’intérieur de sa caverne, refusant de faire se lever le jour sur le monde. L’obscurité régna alors créant le chaos. Les Kami, soucieux, décidèrent de faire chanter un coq installé sur un portique à l’entrée de la grotte de la déesse, espérant ainsi la séduire pour qu’elle sorte. Ce fut une réussite !
En japonais, les animaux à plume sont désignés par le mot Tori. De Tori à Torii, il n’en faut pas plus pour expliquer l’origine du nom, qui se compose d’ailleurs du kanji « oiseau », et comprendre le placement du Torii à l’entrée des sanctuaires !
Le Torii avait bien sûr une connotation religieuse. Il servait à délimiter l’espace sacré d’un sanctuaire. Quatre poteaux étaient déposés à chaque angle et étaient reliés par une corde tendue marquant ainsi la limite sacrée du lieu.
Par la suite, des linteaux de bois ont remplacé les cordes, renforçant ainsi la structure et donnant ainsi naissance au Shinmei Torii (Torii droit). Les cordes disparaissent progressivement au profit du bois. Les cordes tendues deviennent clôture !
Le Torii est le plus souvent en bois, recouvert d’une peinture rouge. Il se décline en deux catégories. Le Torii droit ou Shinmei Torii et le Torii recourbé ou Myôjin Torii. Chaque catégorie a également des variantes (6 pour le Myôjin et 5 pour le Shinmei).
Le Torii en bois le plus ancien est celui du Sanctuaire de Kubo Hachiman (Préfecture de Yamanashi). De style Ryôbu (quatre piliers), il serait daté du XVIème siècle. Il existe aussi des Torii en pierre. Le plus ancien recensé est de style Myôjin et se situe au Temple Kinpusen-ji dans la Préfecture de Nara. Il serait daté du XVème siècle.
Le Torii se compose de deux colonnes ou Hashira. Elles sont surmontées de deux linteaux, l’un au dessus de l’autre. Le Kasagi est celui qui se situe sur la partie supérieure, celui du dessous se nomme Nuki. Les deux colonnes reposent sur un support, le Kamebara. Celui-ci est parfois recouvert d’un cache décoratif, le Nemaki.
Bien que principalement érigés seuls et à proximité des sanctuaires shintoïstes, certains Torii ont cependant des particularités qui leurs sont propres.
A Kyoto, le sanctuaire Fushimi Inari-Taisha dédié à la déesse du riz Inari possède pas moins de dix mille Toriis alignés les uns derrière les autres et formant un passage de plusieurs kilomètres. Toujours à Kyoto, il est possible de voir au sanctuaire Konoshima, un Torii Mihashira.
De composition triangulaire, ce Torii est formé de trois piliers symbolisant la Foi, la Charité et l’Espoir.
A Hiroshima, se trouve le célèbre Torii flottant. Au sein du sanctuaire d’Itsukushima, ce Torii se dresse au beau milieu de la mer sur une hauteur de seize mètres et repose sur une structure comprenant quatre montants.
A marée basse, le Torii est complètement hors de l’eau et il est alors accessible à pied.
Marino pour ojapon.com
Source : internet
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