OJapon
par 17 Juillet 2020
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Le 26 juillet 2016, un homme muni d’un couteau pénètre dans l’institut pour personnes handicapées Tsukui Yamayurien, en périphérie de Tokyo et blesse une quarantaine de ses pensionnaires dont 19 mortellement au motif « qu’il serait meilleur que les handicapés disparaissent… ».

Cet événement a été peu, voire pas du tout médiatisé à l’international !

Pourquoi ? Tout simplement parce que la question du handicap est encore taboue à l’heure actuelle !

Bien sûr, les défenseurs des personnes en situation de handicap ont été scandalisés par le peu de médiatisation de cet acte horrible ; on constate que le handicap est une contrainte aussi bien au Japon que dans le monde entier !

Au Japon, pays de l’uniformité, il faut rester dans le moule. Les personnes handicapées ne sont pas productives, on les considère généralement inaptes à travailler.

Car, comme dans de nombreux pays, il reste au Japon encore beaucoup de chemin à parcourir pour favoriser l’intégration des personnes en situations de handicap et surtout pour adapter toutes les structures.

La société pense que le mieux est de les confiner toutes ensembles dans des institutions. Le handicap est perçu comme honteux. Lors de l’incident de Tsukui Yamayurien, les familles ont demandé à ce qu’aucun nom ne soit diffusé dans la presse de façon à ne pas faire de rapprochement entre la famille et les pensionnaires handicapés blessés ou décédés.

Heureusement, le Japon a fait un pas en avant en devenant en 2014, le 140ème pays à ratifier le Convention relative aux droits des personnes handicapées, montrant ainsi sa volonté à vouloir freiner, voire stopper la discrimination existante envers les personnes handicapées.
Car la discrimination est bien réelle !

On la retrouve aussi bien dans le milieu professionnel (travail en temps partiel, mal payé, dans des structures inadaptées), que scolaire (pas ou peu d’aménagement de types ascenseurs, auxiliaire de vie scolaire) ou dans la vie de tous les jours (pas d’interprètes en langues de signes dans les cinémas ou les conférences, difficultés d’accès à certains bâtiments, etc…) ! En 2011 est votée la loi pour lutter contre la discrimination à l’embauche ou durant la scolarité, mais là encore, très peu appliquée !

Bien sur, le gouvernement propose une assistance via les bureaux d’aides sociales et les centres de consultation pour la rééducation des handicapés physiques (Shintai Shogaisha Kosei Sodanjo). Ces derniers leur prodiguent conseils, assistance, aide matérielle et financière sous forme d’allocations (Tokubetsu Shogaisha Teate).

Beaucoup d’efforts ont été fait notamment dans les transports et les lieux publics qui se sont adaptés avec des ascenseurs, des portillons élargis, des places réservées aux fauteuils dans les wagons pour les personnes à mobilité réduite ; des codes couleurs, des pictogrammes compréhensibles dans plusieurs langues, des feux sonores, des chemins de guidage, des annonces orales dans les véhicules pour les malvoyants et les malentendants. Tout cela est très bien mais il faut aussi penser au bien-être et à la reconnaissance de ces personnes considérées comme « hors normes ».

Avec 1 personne en situation de handicap sur 20 (entre 6 et 7 millions de personnes*), rares sont les japonais qui auront un jour à faire avec cette tranche de la population, alors même que fleurissent partout des aménagements urbains destinés à ces mêmes personnes !

En cause, l’exclusion des personnes handicapées par la société et ce, peu importe les lois, les efforts, les plans d’action et les aménagements !

Il faut surtout prendre conscience que la personne handicapée est un(e) citoyen(ne) à part entière et qu’elle doit être entièrement intégrée, avec sa particularité, à la société actuelle ! Des progrès sont entrepris mais ils doivent être intensifiés, la population du Japon étant de plus en plus vieillissante et donc susceptible d’avoir recours à tous ces agencements dans le futur…

Marino pour ojapon.com
(*Statistiques de 2006)
Sources : internet

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