OJapon
par 17 Juillet 2020
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Les Niô, aussi appelés Kongorikishi sont des statues de divinités japonaises que l’on trouve à l’entrée des lieux de cultes japonais ou des sites sacrés.

Ces sculptures de pierre sont disposées de chaque coté de l’entrée principale de ces lieux saints, empêchant ainsi les Oni et autres mauvais esprits de pénétrer dans l’enceinte de ces sites.
Il semblerait que le héros grec Héraclès aurait inspiré la représentation de ces Kongorikishi.

Pourtant leur origine prend ensuite la direction de la Chine où les dieux Hangha er Jiang ou Jingang Lishi (Zheng Lun et Chen Qi) leur servirent de modèles, ce qui donna par la suite les Kongorikishi du Japon.

Ces deux êtres possédaient des pouvoirs extraordinaires. Ils exhalaient tous deux des nuages toxiques de leurs narines pour l’un et de la bouche pour l’autre. Ils furent divinisés à leur mort et devinrent chacun un gardien de la porte. Au Japon, ces deux gardiens portent le nom de Misshaku Kongô ou Agyô et Naraen Kongô ou Ungyô et sont comme le yin et le yang, complémentaires !
Ils sont souvent représentés comme des géants de pierre se tenant debout devant les lieux de prières. Ils sont impressionnants, leur musculature impose le respect et la crainte. Ils ont souvent la mine renfrognée et menaçante. Ils portent le traditionnel chignon sur une crâne chauve. Leur torse est nu ou parfois recouvert d’une armure et ils sont habillés d’un simple pantalon de toile.

Tout dans leur attitude démontre leur capacité à chasser les démons, armés ou non d’une lance, d’une hallebarde ou d’un éclair.
Naraen est de couleur plus sombre que son comparse, il est généralement bleu-vert. On le représente tenant une massue de la main gauche et la main droite levée, paume ouverte comme pour stopper d’éventuels intrus. Il a les dents serrées et la bouche close symbolisant le « Um », son sacré du bouddhisme et souffle vital de toute chose. Il est la puissance et la force latente. Il se positionne du côté gauche de la porte.

Misshaku est plus lumineux, sa couleur est le plus souvent le rouge. On le représente la bouche grande ouverte pour correspondre au son « Ah » comme Agyô. Son bras gauche est relevé vers sa tête en posture de défense ou d’attaque tandis que sa main droite tient un Tokkosho ou bâton de foudre (Vajra).

Il est la force violente accrue. On le retrouve du côté droit de la porte.

Naraen et Misshaku sont diamétralement opposés et ne peuvent être séparés. Parfois ils se combinent pour devenir Shukongoshin (esprit manipulant le Vajra).

Ensemble, ils exécutent des figures d’attaque et de défense que l’on peut fortement associés aux arts martiaux. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on trouve souvent ces deux divinités à l’entrée des dojos.

Les plus célèbres représentations des Kongorikishi sont celles réalisées par Unkei et Kaikei, deux sculpteurs du XIIème siècle qui les réalisèrent pour le Todai-ji (Grand temple de l’Est) à Nara.

Marino pour ojapon.com
Sources : internet

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