par 23 Octobre 2020
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L’irori est pour les japonais ce que la cheminée est pour nos ancêtres.

On le retrouve essentiellement dans les maisons traditionnelles japonaises. Il se présente sous la forme d’un trou carré creusé à même le sol de l’habitation, rempli de sable et de cendre... Il se situe au cœur de la pièce principale et permet de chauffer l’ensemble de la maison tout en faisant la popotte, de préserver l’intérieur de l’humidité mais aussi de l’éclairer.

Juste au-dessus du trou du foyer, on trouve le Jizaikagi, sorte de crochet servant à maintenir les ustensiles de cuisine telles que les casseroles, poêles, bouilloires, etc...

Pour abaisser ou relever la marmite qui est en train de chauffer et ainsi ajuster la cuisson des aliments, on retrouve un astucieux système de levier en forme de poisson (le Yokogi) et relié à une structure de fer encerclée d’un tube de bambou.

Bien qu’utiliser pour gérer le feu de la maison, l’Irori est construit essentiellement en bois. Le Yokogi a alors ici son utilité ! En effet, il sert un peu comme une amulette protectrice contre les incendies, le poisson symbolisant l’eau !

A l’époque, le foyer devait rester allumer en permanence car l’hiver pouvait être très rigoureux notamment dans le nord du pays. La chaleur dégageait par l’Irori permettait alors de maintenir la maisonnée à une température plus clémente et éviter que l’humidité s’installe surtout au niveau de la toiture qui était généralement en chaume.

La modernité aidant, les Irori ont peu à peu disparu des constructions contemporaines.

Et pourtant, que d’utilisations diverses pour ce foyer qui peut tantôt être une table de cuisson, un doux chauffage mains également un fumoir et un barbecue à viande, poisson et que dire de la cuisson de légumes au cœur même de sa cendre. Accessoirement, Il peut aussi servir de sèche-linge !

Ce moyen de chauffage de plus de mille ans a laissé la place à un modèle plus actuel que bons nombres de foyers japonais connaissent bien, le Kotatsu ! En effet, les tous premiers spécimens de Kotatsu, les Hori-kotatsu ou Kiru-kotatsu étaient composés d’un foyer creusé également dans le sol.

La place de l’Irori dans l’habitation a aussi une symbolique forte. Elle permet de réunir ! On se rassemble autour du feu en famille ou entre connaissances. Des coussins (les Zabuton) sont placés autour de l’âtre. On se réchauffe près des braises, on discute, on boit un thé. La convivialité et l’hospitalité par excellence !

Il est bien dommage que peu d’exemplaires demeurent aujourd’hui. A moins de visiter un musée ou d’anciennes demeures rurales typiquement japonaises qui en possèdent encore, il est de plus en plus rare de croiser un Irori !

Heureusement, les japonais ont toujours à cœur de faire perdurer leurs traditions et certaines entreprises remettent le fameux foyer au gout du jour mêlant tradition et modernité. Un Irori version « table à manger » est commercialisé. Mobile, il peut s’installer n’importe où, mais ne comprend cependant pas le mécanisme du Jizaikagi et du Yokogi. On perd un peu de l’originalité du produit mais cela reste un moyen de faire connaitre l’Irori aux plus jeunes générations.

 

Marino pour ojapon.com

Sources : internet

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