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1 Décembre 2020
Avec la Cérémonie du Thé et l’Ikebana, le Kodo est un des trois arts traditionnels japonais.
La cérémonie du Kodo, c’est l’art « d’écouter » les effluves exhalés par les bois parfumés, préalablement brulés, selon un cérémonial bien codé, afin que celui-ci dégage toute sa senteur.
Les règles de cette cérémonie sont très codifiées et datent de la fin du XIVème siècle.
Les bouddhistes sont les premiers à utiliser les bois parfumés lors de leurs rituels et ce dès le VIIIème siècle (Ère Nara). Pour cela, les bois parfumés sont importés d’Asie du Sud et de l’Est ou d’Inde car ceux-ci ne poussent pas au Japon à cette époque. C’est alors une denrée très précieuse et très onéreuse.
Chez les nobles de Heian, alors capitale impériale du Japon (794-1868), des compétitions sur le thème des parfums sont organisées, dès le XIème siècle, à partir d’Awaseko (essences mélangées). Cela se terminait bien souvent en jeux d’argent ! Des poètes, des personnages lettrés et même des Shogun participent à ces rencontres, tant et si bien qu’apparait l’art du Kodo. Des écoles voient alors le jour pour enseigner cette pratique délicate de la subtilité et de la suavité !
Seules deux écoles subsistent aujourd’hui encore. La première, Oie-ryu à l’initiative de Sanjonishi Sanetaka (1455-1537), poète de son état ; la seconde, Shino-ryu liée à Shino Soshin (XIV - XV ème siècle). C’est d’ailleurs à Shino Soshin que l’on doit la formulation des règles du Kodo et il les a intrinsèquement liées à la cérémonie du thé.
Le Kodo se caractérise par ses dix vertus que sont l’aiguisement des sens, la purification du corps et de l’esprit, l’élimination de ce qui nous pollue, le réveil de l’esprit, le fait de soigner le sentiment de solitude, trouver le calme lors des périodes d’agitation, l’abondance qui ne doit pas être désagréable, les petites quantités doivent se suffire, une tenue sur la durée sans décomposition, l’utilisation ne doit pas nuire même utilisée quotidiennement ; et par ses cinq saveurs que sont l’amère (Nigai), le doux (Amai), le salé (Shiokarai), l’épicé (Karai) et l’acide (Suppai).
La cérémonie du Kodo se déroule dans une pièce dans laquelle vont se rassembler entre six et quinze personnes, formant un carré.
Le Komoto ou préparateur, va remplir une coupe (Kikigouro) de cendres de riz. Dans ces cendres, il y dépose au cœur, une braise de bambou préalablement brûlée.
Il procède ensuite à un marquage rituel sur les cendres et dépose au centre de celles-ci un petit plat en mica (matériau d’aspect métallique ayant une structure feuilletée, très résistant à la chaleur). Sur le plat, un morceau de bois parfumé d’une dizaine de millimètres est déposé. La chaleur libère alors uniquement les senteurs du bois, puisqu’il n’y a pas de flambée.
Une fois que les arômes se dégagent, le Komoto peut alors faire passer la coupe aux participants qui se la transmette de main en main afin « d’écouter » le parfum du bois. Lorsque le dernier participant a eu la coupe en main, celle-ci est restituée au préparateur qui fait alors circuler une deuxième coupe afin de procéder à une comparaison.
Des jeux (Kumiko) sont créés pour la cérémonie du Kodo. Ils consistent pour les participants, à identifier différentes fragrances de bois parfumés et de les associer à une saison ou à une œuvre littéraire. Les participants doivent ensuite mémoriser les parfums qui leur seront proposés une nouvelle fois dans un ordre différent. Lorsque la cession se termine, le participant ayant eu le meilleur score reçoit une sorte d’attestation comportant la date et le lieu de la cérémonie, le nom des participants et de la personne en charge de l’organisation.
Marino pour ojapon.com
Sources : internet
Publier dans: Art Japonais
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